par Nathalie Bedel
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25 sept., 2023
J e te regarde, je regarde ta peinture, je te regarde… Je t’observe comme je le ferais d’une œuvre d’art : je fais une première lecture rapide, je cherche des indices, des détails puis je me laisse bercer par une impression, des ressentis pour tenter de déchiffrer l’indéchiffrable… Est-ce que, comme ce tableau, je me contente de te voir comme je t’ai toujours vu ou est-ce que, au contraire, j’entrevois un autre toi ? Alors, plus rien ne ressemble à rien, ma vue, mes pensées, mes sentiments se brouillent. Sur le mur, tout me semble à la fois sombre, cru, talé et évanescent… Je remarque la matière brute avec ce qu’elle a de plus profond, de plus abrupt, de plus sauvage comme si tout avait été décapé pour ne laisser apparaitre que l’essence même des éléments dans leurs plus simples appareils. Au-dessus de cette noirceur, flotte un firmament, un halo de lumière mystérieux, insaisissable, qui m’amène à penser, que quelque chose de plus fort que tout, résiste, persiste. Je te regarde, je regarde ta peinture, je te regarde…. Est-ce le reflet de ton âme que tu donnes à voir ? Comme une histoire décalée, provisoirement en pointillé, laissant des espaces entre deux comme le tiret coincé entre peut et être, un lien indéfini mais présent ! Un temps de repli nécessaire entre un avant, un après et cependant gage d’une continuité future. Tout se ressemble, cette peinture, toi… ce petit pas de deux, ce pas de retrait, qui me laisse espérer que tout reste, étroitement lié entre le visible et l’invisible, le tangible et l’intangible, entre le connu et l’inconnu entre l’obscurité et la lumière Finalement, rien ne m’oblige à choisir entre tous ces contraires, ou entre toi avant, toi maintenant, après…. seulement me laisser porter par ce qui est, par ce que je ressens sans autre forme de discernement. BY Nathalie with love